Interview de la nouvelle présidente du GIF
Posté le 18/04/2024
Dans cette interview, nous avons le plaisir de présenter Aurore Brzezinski, la nouvelle présidente du syndicat GIF, Directrice désenfumage et aération chez Groom.
Quel est votre parcours ?
Mon parcours a débuté par un Master en Génie civil et construction à l’université. J’ai choisi cette voie car depuis mon enfance, j’ai toujours eu un attrait particulier pour les jeux de construction. Cet intérêt m’a naturellement dirigée vers ce domaine.
Une fois sur le marché du travail, j’ai appréhendé une autre facette du métier : sa diversité. Chaque chantier est une nouvelle aventure demandant de répondre à ses propres défis par la conception et/ou l’adaptation de ses propres solutions. Cette spécificité m’a confortée dans mon choix de carrière puisque j’ai le goût du changement et de l’innovation. Actuellement, je suis Directrice désenfumage et aération chez « Groom » pour la France et l’export. Ce poste me permet de mettre en pratique mes connaissances et mon expertise dans le domaine de la construction en relevant des défis stimulants au quotidien.
Quels sont vos objectifs principaux en tant que présidente du syndicat GIF ?
En tant que présidente du syndicat GIF, mes objectifs sont multiples mais convergent tous vers même un but : garantir la qualité de la fabrication, de l’installation et de la maintenance des produits au service de la sécurité du bâtiment.
Notre objectif global au sein des trois sections du syndicat est de maintenir l’exigence qualitative des produits et des services en promouvant notamment la marque NF et en veillant au respect des normes et réglementations en vigueur. Cela implique également de traiter d’autres sujets dont notamment la prise en compte des enjeux environnementaux. Afin de pouvoir répondre à cet aspect, nous travaillons activement sur le développement d’outils communs tels que la création de fiches FDES (Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire) et de PEP (Profil Environnemental Produit) collectives.
En ce qui concerne nos projets, nous avons deux grandes ambitions à court terme. Nous souhaitons, tout d’abord, développer des solutions de formation et réfléchissons aussi à des initiatives visant à encourager la reconnaissance et l’attractivité de nos métiers. Sur le plan personnel, mon objectif est de rassembler les différentes sections du syndicat autour de ces enjeux communs, afin de renforcer notre impact et notre influence dans le secteur.
Être la première femme présidente d’un syndicat créé en 1976, est-ce un honneur ou un non évènement ?
Je considère que cela devrait être un non-événement mais ce n’est malheureusement pas le cas. Actuellement, des femmes occupant des postes à responsabilités dans nos métiers sont encore trop rares. Je pense qu’il est nécessaire de montrer à d’autres femmes qu’elles peuvent se lancer dans ce type de cursus et réussir.
A l’heure où il est question de valorisation de nos métiers, il me semble essentiel d’aborder le sujet de l’augmentation de sa mixité. Ce manque vient en partie du fait que les métiers de la sécurité incendie sont peu ou mal connus et qu’il y a peu de modèles féminins auxquels se rattacher.
En définitive, la question de l’augmentation du nombre de femmes dans la profession n’est pas limitée par le fait que nous ne sommes pas les bienvenues mais simplement par le défaut de connaissance du domaine et de l’image qu’il renvoie : à nous de changer les choses ! En réalité, nos métiers offrent de nombreuses opportunités et de belles perspectives d’évolution, je souhaiterais que cela se sache davantage et qu’aux même titre qu’un homme, une femme n’hésite pas à se présenter afin de tenter sa chance.
Par conséquent oui, je considère que c’est un devoir de montrer que ce type de métier est envisageable lorsque l’on est une femme. Par ailleurs, je tiens vraiment à souligner l’encouragement de mes confrères. L’assemblée qui m’a élue est exclusivement masculine, et ce sont eux qui m’ont tous soutenue en me poussant à me présenter. Je leur en suis reconnaissante.